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Coin Tritki
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5 décembre 2008

Le shopping à Sebta est un message

Tous ceux qui ont vécu l’expérience du passage douanier à Ceuta (Sebta), garde au fond de leur mémoire cette image de femmes et d’hommes faisant la traversé à pied entre les deux frontières au quotidien. Pour la plupart d’entre eux, il est surtout question de shopping. D’ailleurs, en quittant ce territoire, géographiquement marocain, mais oh combien managérialement espagnol, ils portent souvent la preuve de leur pèlerinage. Et détrompons nous, il ne s’agit pas souvent de contrebandiers, mais de simples marocains aussi honnêtes que vous et moi qui profitent, comme le veut la loi, du seuil de tolérance douanier pour mieux garnir leurs paniers. Une petite enquête sur ce qu’ils achètent souvent révèle une réalité connue de tous, mais porteuse d’un message fort. Les Marocains qui font cette traversée raffolent surtout de produits agroalimentaires. Yaourts, jus, boissons aromatisées, limonades, sucreries et amuse-gueules, voilà ce qu’achètent les Marocains en masse quotidiennement. Nul besoin de rappeler que les produits alimentaires suivent souvent les mœurs du pays, son hygiène et surtout son mode de consommation. En faisant son marché à Sebta, l’acheteur a l’embarras du choix, donc la liberté royale d’opter pour un produit au lieu de plusieurs autres. Cela témoigne de la diversité de l’offre locale. Ensuite, les mœurs industrielles et administratives garantissent une qualité des produits avec étiquetage sérieux et détaillé. Enfin, les prix restent modérés, subissant la pression de la concurrence sur un marché largement consommateur. Soit, le Marocain se trouve face à trois ingrédients qui font souvent défaut sur le marché domestique. Les jus, à part quelques expériences rares, deviennent une espèce nationale en voix de disparition. Pour les sucreries, à part le bas de gamme, fortement teinté, le Marocain du bas de l’échelle ne peut se permettre le luxe d’acheter du haut de gamme (à Sebta il le peut). Et pour tout le reste, malgré les efforts de nos producteurs locaux, l’offre reste peu développée, trop basique pour créer l’envie de consommer. Pourtant, des expériences pionnières ont démontré que malgré son faible pouvoir d’achat, le Marocain raffole de «chhiwat» bien faites et intelligemment présentées et surtout que le mode de consommation des Marocains a profondément changé. Et il est certain que si demain les industries offrent un tagine en conserve, comme l’ont fait les Français pour leurs gratin et cassoulet, le consommateur national grattera au fond de sa tirelire pour s’offrir un «twigine» bien de chez nous. Et pour y arriver, il faut de l’agriculture, un contrôle sanitaire digne de ce nom et surtout beaucoup de développement chez les industriels. Donc, un positionnement fort et responsable au niveau de l’Etat et une implication marquée des professionnels qui doivent investir au moins autant qu’ils le font pour leurs maisons secondaires, bateau de plaisance et autres folies dépensières qui privent le pays de sa force de frappe économique. Publiée sur le Soir échos le 11 août 2008
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Commentaires
K
Ce blog est à relancer d'urgence!! :)
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