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Coin Tritki
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5 décembre 2008

La classe moyenne s’appauvrira

Le débat sur la loi de finances s’annonce passionnel et passionné. Les premières mesures qui filtrent ici et là laissent sceptiques quant à la volonté de l’Etat de renforcer la classe moyenne et de doper l’économie. Déjà, la grogne gagne les rangs de la Confédération générale des entreprises du Maroc. Car, en plus de la mise à l’écart de la PME, les entreprises n’ont pas eu grand-chose dans le budget en discussion. Elles s’attendaient surtout à un réaménagement de la TVA pour éviter les retards de remboursement, les goulots d’étranglement et surtout les incohérences entre la TVA versée et celle collectée. Il n’en est rien. Côté PME, la fiscalité spécifique à cette catégorie d’entreprises n’est pas encore à l’ordre du jour. Nous le savions depuis février dernier quand l’argentier du pays avait annoncé sur nos colonnes qu’il avait fait un arbitrage au profit du pouvoir d’achat. La seule mesure prévue, jusqu’à l’écriture de ces mots, concerne un abattement de 10% sur l’IS en cas d’augmentation de capital. Ce n’est pas une nouveauté car cette disposition existe déjà depuis deux ans. Elle a juste été reconduite. En revanche, les droits d’enregistrement restent les mêmes, toujours élevés. Le paradoxe est que nous affichons un volontarisme (théorique) en faveur de la création d’entreprises. Or, comment concilier l’incitation à la création et des droits d’enregistrement qui indisposent le capital ? Cette logique nous échappe. Cela est d’autant plus vrai que la création d’entreprises fait partie de la politique de renforcement de la classe moyenne. La classe moyenne, c’est surtout les hauts cadres des entreprises et de l’Administration ainsi que les patrons de TPE. Pour preuve, n’est plus considéré de la classe moyenne celui qui touche 10.000 DH nets par mois et verse 50% de son salaire pour payer son logement moyen standing (s’il le trouve à ce niveau de prix), 15% pour régler la traite de sa voiture et autant pour payer l’école de son enfant. Finalement, des 10.000 DH, il ne garde pour lui et sa famille que des clopinettes qui l’alignent sur le seuil de la pauvreté. Au moindre imprévu, il bascule dans la classe d’en bas. Le comble, c’est que le projet de loi de finances lui propose, dans le meilleur des cas, 400 DH d’augmentation. Cette mesurette aurait été satisfaisante si le gouvernement était efficient dans tous les services adressés à la population : santé, éducation, transport, tourisme… Pour chacune de ces rubriques, le contribuable moyen casque un maximum car l’Etat et les collectivités locales sont incapables de l’aider à diminuer sa facture de gasoil, prévue à la hausse dès 2009, à économiser les frais de scolarisation pour son enfant, à réduire au maximum ses frais de santé (surtout ambulatoires)… Nous le savons, le gouvernement nous priera d’attendre 2012 pour que tout cela soit mis sur pied. Mais en attendant… s’appauvrira qui n’aura pas de quoi arrondir ses fins de mois. Publiée en octobre 2008
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